Le festival Haitian Big Bang, une voie dangereuse empruntée par la jeunesse haïtienne

Le samedi 11 Mai 2019, le terrain de la Henfraza a accueilli la 3e édition du festival Haitian Big bang. Une activité transformée quelques heures plus tard en un véritable chaos. Dans une conférence de presse donnée la veille à Fubar, les membres du comité ont donné la garantie qu’ils étaient prêts à toute éventualité. Un festival annoncé pour 9h AM, malgré la présence des différents médias et quelques festivaliers, le coup d’envoi allait donner jusqu’à 8hPM. Déjà un signe d'un manque de professionnalisme. Les participants ont commencé à masser devant le podium pendant que des travaux étaient encore en train de se réaliser sur le site du festival. Ce n’est pas parce qu’une activité est organisée par des jeunes qu’elle doit automatiquement avoir une couleur d’amateurisme. La police nationale d’Haïti n’était pas en mesure de tout contrôler dans l’espace du festival en raison du fait qu’il est extrêmement grand et le nombre de policiers n’était pas réellement imposant. Tout se déroule bien, les DJs et les artistes ont offert à tour de rôle des prestations les unes plus appréciées que les autres. Entre temps, des jeunes de tout âge fument avec désinvolture de la marijuana, consomment excessivement de l’alcool et de la cigarette. Aussi choquant que cela puisse paraître, aucune autorité compétente n’était pas présente pour limiter ces dévergondages. Au moment où le groupe G-Shit gravissait le podium, certains d’entres eux roulaient leur joint de marijuana et d’autres mangeaient de la céréale avant même de démarrer leur prestation. En pleine performance du groupe de Bas peu de chose, certains fans ont fait sortir leur revolver et commençaient à tirer en l’air. Le public pensait que c’était des feux d’artifice jusqu’à ce qu’une bonne partie du public court dans tous les sens. Les trappeurs continuent malgré tout leur spectacle pendant que les autres n’arrêtaient pas de tirer. Cette panique a automatiquement mis fin au festival puisque tout le monde cherche à regagner leur maison. Par la suite, nous avions pu constater que des jeunes filles asmatiques sont restées sur la pelouse après que la police a lancé des gaz lacrymogène pour faire régner l’ordre. Quelque vingt minutes après, des tirs nourris sont retentis dans les parages de la Henfraza. Les blessés par balles et les asmatiques ont été transportés d’urgence à l’hôpital La paix qui se trouve juste en face. Une activité pouvant réunir autant de jeunes mérite une attention soutenue de l’état haïtien. On pourrait même envisager à entamer une sorte de sensibilisation sur les préventions des maladies sexuellement transmissibles, sur l’importance de l’école, sur l’utilisation des réseaux sociaux et le sens du patriotisme.
Me Richarson Bigot, Av. richardsonwiltesbigot@gmail.com