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La deuxième édition de Ayiti Mizik Festival, ses bonnes et mauvaises notes

La deuxième édition de Ayiti Mizik Festival s'est déroulée à la Henfrasa le samedi 5 janvier 2018. Si le staff fait déjà des projections sur la troisième édition qui se déroulera sans doute au même lieu le samedi 4 janvier 2020, la deuxième fait couler beaucoup d'encre. Du Côté de l'organisation de ce festival, il y a beaucoup de choses à corriger, tout comme il y en a beaucoup à féliciter.

Préparer un festival de cette envergure en si peu de temps est inconcevable. C'est accepter de courir des risques énormes. Selon les dires des membres du comité, ils étaient très sceptiques pour la réalisation du festival. Certaines des défaillances de cet événement étaient prévisibles du fait d'un manque de temps pour la préparation. Aussi étonnant que cela soit, il n y a pas eu une promotion intense autour de ce festival. Nous avons constaté, pour un oui ou pour un non, que les médias n'ont pas mis leur machine promotionnelle en marche afin d'inciter les mélomanes à y venir. Quand bien même il y a eu une grande affluence. Si le comité est satisfait de l'affluence au début il était anxieux en raison du peu de gens qui arrivent à petit feu à la Henfrasa.

À l'opposé de la première édition, cette année la presse a reçu un autre traitement. Un "backstage" lui a été réservé. Toutefois, on espère que la distribution des accréditations se fasse mieux pour la troisième édition. Pourquoi sur une accréditation est écrit "all access", par contre le journaliste est très limité, il lui faut un autre bracelet? C'est incompréhensible!

Selon nos constats, certaines gens critiquent les festivaliers qui arrivent très tard à la Henfrasa. Nous nous demandons si ces derniers ont vraiment tort car l'heure du festival n'a été mentionnée sur aucun support de promotion. Aucun effort de motivation n'a été fait pour les inciter à venir à l'heure. Un festival ne peut pas commencer quand il fait déjà un noir d'encre. Il était déjà 10h pm quand Zikòs, le premier groupe offre sa prestation devant quelques centaines de mélomanes. La foule commence à grossir jusque vers les 11h pm. Ce grand retard influent la bonne marche de la programmation et le line up. Au final, trois groupes considérés comme des ténors n'ont pas pu se présenter faute de temps, en l'occurrence Kreyòl la, Djakout #1 et Nu Look. Nous ne pensons pas que les nombreux fans ayant fait le déplacement pour ces groupes soient satisfaits, encore une mauvaise note.

Honorer TABOU COMBO pour ses 50 ans est une initiative à louer. Pour une nième fois nous félicitons le comité d'avoir montré sa reconnaissance envers ce groupe légendaire. Par contre, on peut compter sur les doigts de la main les groupes qui ont mentionné le nom de ce groupe légendaire, voire l'honorer. Le groupe Kennyway a interprété de façon magistrale le tube "bebe Paramount", Bélo, comme chanteur et MC a déroulé le tapis rouge aux musiciens de Tabou. Nu-look et Rock Fam lui ont décerné des plaques. Quant au groupe Zikòs, il a caricaturé, voire galvauder le titre "Phénomène Tabou" qui est un hymne. À nos yeux, Tabou mérite mieux!

Ayiti Mizik Festival, c'est bien le nom de ce grand événement dont Haïti a eu besoin durant des lustres. C'est un festival à partir duquel on peut promouvoir la musique haïtienne. D'entrée de jeu, c'est ça l'idée. Mais nous nous demandons pourquoi les DJs diffusent la musique étrangère. La majorité des DJs foulent aux pieds notre musique au lieu de la promouvoir. Nous encourageons le comité à prendre des mesures afin que la musique haïtienne soit valorisée dans ce festival par les DJs qui y participeront.

En dépit des critiques, nous pensons que le comité du festival a bien tiré son épingle du jeu. Réussir à organiser un événement de cette envergure dans les situations chaotiques du pays est louable. Malgré l'absence de quelques grands sponsors, ledit comité a bien pris le taureau par les cornes. Aucun gros sponsor n'était brillé par son absence. Ce comité peut aussi s'enorgueillir de la bonne gestion du stage. De main de maître, Harry Luc contrôle chaque seconde des performances. Même Bélo, son poulain n'en a pas épargné.

Du côté de décor, lumières et sonorisation, Zagalo et les siens ont bien jouer leur jeu. Un jour avant le lancement, les groupes musicaux se défilaient afin de faire le "check sound". Très tôt, le décor a été déjà planté pour le lancement du festival.

Il n y a eu guère de groupe ridicule dans cette édition. Par contre, nous espérons que l'année prochaine le comité exige aux groupes musicaux de préparer leur show. Se présenter dans un festival de cette envergure devant une affluence importante sans aucune préparation est inadmissible. Quelque important que soit un bal, de quelque prix qu'il soit, présenter un show dans un festival de haute volée devrait être plus important pour une formation musicale.Toutes nos félicitations sont accordées aux groupes Mass Konpa, Buzz et Kennyway qui ont bien préparé leur show. C'était du grand art, c'était beau à voir!

Malgré quelques mauvaises notes nous félicitons ce comité pour cette initiative louable. Qui ne risque rien n'a rien. Nous espérons que ce festival soit une référence pour les Antillais dans les années à venir. Avec Ayiti Mizik Festival nous pouvons dire haut et fort qu'Haïti a sa propre musique mais aussi son propre festival.

ADDUCTION MÉDIA

 
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