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L’album « Yon ti kout je” de l’Orchestre Septentrional dans une logique de continuité par rapport à


Issu de la fusion du Quatuor Septentrional du professeur Jean Meneau et du Trio Symphonia du musicien Ulrick Pierre Louis en 1948, l’orchestre septentrional célèbre cette année ses 70 ans d’existence. Ponctuée d’activités socioculturelles baptisées « Horizon 70 » l’orchestre doyen de la musique haïtienne nous fait part de son album intitulé « Yon ti kout je » et ce, 7 ans après la publication de « Pi douvan ». Un long intervalle considéré comme anormal selon Jocelyn Alcé dit Ti Bass l’un des maestros du groupe. Cet album contient 13 morceaux (Joyeux anniversaire, Fidélité, Abandon, Me mwen, Nou retounen,Yon ti kout je, Claudia, Nos deux, Se fòt mwen, Bèl nègès, Pa Akize m’,Kritik, Sa se twòp) et constitue la résultante de plusieurs rythmes qu’exécutent les musiciens de Septent dès sa création. Il s’agit d’un mixage de Pachanga, de congo, de Ibo, de Boléro, du vodou haïtien de la musique classique, agrémenté de compas direct nous conduisant à un rythme unique le « Compas Boule de feu » précise le professeur François Nicol Lévy. Ayant comme objectif principal de représenter valablement Haïti tant sur le plan musical que sur le plan littéraire, Septentrional se révèle comme le fruit du mouvement indigéniste, un mouvement qui prend naissance à partir d’une prise de conscience politique et culturelle. De ce fait, l’une des caractéristiques du deuxième plus vieil orchestre du monde qui constitue en l’exécution des chansons populaires provient de ce mouvement. Cette œuvre musicale dont on parle n’en fait pas exception. Avec les travaux assidus des maestros François Nicol Lévy, Jocelyn Alcé et Kesmy Doréus « yon ti Kout Je » présente un nouveau son, une nouvelle approche, venant de l’expérience, de la connaissance classique de l’ancienne génération et de l’intelligence technologique et technique de la nouvelle génération. Une réalité nous mettant face à une transition de musiciens que l’on peut qualifier de douce, rapide mais sûre tout en restant dans la logique de 1948. Septentrional, depuis 70 ans, se fait le porte-parole d’une société et le repère d’un peuple à la recherche d’une identité musicale. L’album « Yon ti kout Je » propose l’essence même de la vision, de l’idéologie de l’orchestre Septentrional et présente la radiographie de la société haïtienne, si l’on se réfère aux propos du directeur musical François Nicol Lévy. « La femme », « Les enfants » sont autant de thématiques développées à travers cet album. En témoigne sa chanson éponyme gravée en sixième position. Le support du public et de la presse culturelle est indispensable dans la promotion de cet album souligne Maestro Ti Bass tout en arguant que les 70 ans de l’Orchestre Septentrional découlent de la rigidité disciplinaire, de l’idéologie d’appropriation des Nordistes et du soutien inconditionnel de la presse culturelle. Avec un style qui lui est propre et des sujets clés marquant son répertoire l’orchestre Septentrional ne cesse de contribuer au bonheur de ses nombreux fans communément appelés « Djo Kannèl ». Toute l’équipe vise désormais d’atteindre un siècle encore et toujours dans la logique de continuité.



Chrislène Lubin, Journaliste et spécialiste en Relations Internationales. lubinchrislene122@hotmail.com

 
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